Métaux Précieux

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Les ouvrages en métaux précieux (composés d’or, d’argent ou de platine) sont des ouvrages sensibles; compte tenu du coût des métaux entrant dans leur composition. C’est pourquoi, ils font l’objet d’un encadrement particulier au travers des règles dites de la « garantie des métaux précieux» et de l’apposition de poinçons (Cf. Tableau des poinçons de garantie en France).

OR
L’or

Depuis la nuit des temps, l’or est le métal est le plus recherché et convoité au monde. Aujourd’hui encore, l’or reste le métal le plus prisé parmi les métaux précieux. Avec un sertissage de pierres précieuses, il compose le plus beau et le plus prestigieux des gages d’amour.

Métal noble entre tous, l’or pur est malléable et à la fois dense et tendre. Jaune brillant, il ne s’oxyde ni à l’eau, ni à l’air et c’est bien son éclat inaltérable qui lui confère toute sa valeur.

Pour fabriquer des pièces de joaillerie, il faut accroître sa rigidité. Pour cela, on mélange l’or à d’autres métaux. Avec un alliage d’argent et de cuivre, l’or se pare de toute une palette de nuances. L’or jaune est constitué de 75% d’or, de 12,5% d’argent et de 12,5% de cuivre. L’or rose, comporte 75% d’or 20% de cuivre et 5% d’argent. Quant à l’or blanc, il se compose de 75% d’or, auquel s’ajoute un mélange de 25% de cuivre et de zinc. Enfin, l‘or blanc palladié est composé de 75% d’or, 13% de palladium et de 12% de cuivre et de zinc. En joaillerie, on emploie le terme « or blanc », pour évoquer l’or gris qui est l’appellation réelle utilisée dans le jargon professionnel. Pour finaliser un bijou en or blanc, on applique une couche de rhodium. La production mondiale d’or représente 70% pour la destination de la bijouterie.

En France, le marquage des bijoux en or est obligatoire et se fait par l’apposition de poinçons. Chaque bijou reçoit deux poinçons : le poinçon de titre (pourcentage d’or dans le métal) et le poinçon de maître (fabricant).

Le poinçon de titre « Tête d’aigle » représente l’or.

PLATINE
Le platine

Avec sa couleur naturellement blanche, presque métallique, le platine s’accorde à merveille à la pureté du diamant. Le platine est un métal de choix pour une bague de fiançailles ou une alliance. Compagnon de toute une vie, l’éclat du platine résiste particulièrement bien au temps. Sa densité et son poids en font le métal le plus durable utilisé en bijouterie. A la fois résistant et très malléable, l’or se prête facilement à l’imagination des créateurs. Surtout, pour concevoir des bijoux d’une très grande finesse; la souplesse du platine permet de le tirer en un fil d’une extrême finesse.

De tous les métaux précieux, le platine est quasiment pur. Avec un alliage de 5% de palladium ou d’iridium qui le complète.  Le platine est trente fois plus rare que l’or. Le platine fut identifié en 1735; par l’observation de bijoux portés par les populations indiennes en Colombie.

On trouve le platine en Amérique, en Afrique du sud, à Bornéo, en Océanie et en Russie.
Le poinçon de titre « Tête de chien » représente le platine.

ARGENT
L’argent

C’est durant l’Antiquité qu’apparait l’argent, utilisé pour frapper les monnaies, les médailles et pour fabriquer des bijoux. L’argent est un métal malléable qui se plie aisément aux exigences de la création… Pour le plus grand plaisir de celles et de ceux qui apprécient sa couleur grise qui se prête à de multiples associations. Utilisé en étant associé à de faibles quantités de cuivre ou d’or ou en plaquage, l’argent se prête facilement à des créations pour un faible coût.

Les principales régions de production d’argent dans le monde sont les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, la Bolivie, le Chili et le Pérou.

Le poinçon de titre « Tête de Minerve » représente l’argent.

Un peu d’histoire…

A travers l’histoire, qui s’étend de 1260 à nos jours, le statut des orfèvres commence à se mettre progressivement en place sous l’ancien régime.

Etienne Boileau, prévôt sous Louis IX, rédige le livre qui réglemente les corporations d’arts et métiers. La charte parisienne des Orfèvres impose de garantir le titre des ouvrages. Ainsi, les poinçons de titre apparaissent entre 1275 et 1313.

En 1275, Philippe III Le Hardi prescrit la marque des ouvrages en argent. Puis son successeur, Philippe IV le Bel, étend l’usage de la marque aux ouvrages d’or en 1313.

Les poinçons de maitre apparaissent en 1355, sous Jean II Le Bon. Ce dernier impose à tout orfèvre d’apposer sur les ouvrages de sa fabrication un poinçon spécial représentant une fleur de Lys couronnée, muni d’un symbole personnel.

Entre 1579 et 1674, une institution royale de la perception avec ses propres poinçons de charge et de décharge et ses règles particulières de marque s’est progressivement mise en place à côté de la réglementation corporative du titre (poinçons de jurande).

La période révolutionnaire, qui s’étend de 1789 à 1794, connaitra des dérives et une abondance des fraudes. Les poinçons « officiels » seront finalement mis en place. Ils remplaceront les poinçons de jurande et de la marque (charge et décharge). Cette loi fixe les bases de la Garantie actuelle.

De 1926 à nos jours, la période contemporaine, se structure de plus en plus et évolue avec une règlementation de plus en plus stricte.